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Sécheresse 2011/Fiscalité De nombreux céréaliers privés de Dpa faute de contrat d'assurance

Conséquence inattendue de la sécheresse, un dispositif fiscal inadapté qui renforce l'insécurité des revenus des céréaliers. La décision des compagnies d’assurance de ne plus conclure des contrats d’assurance rend impossible l’accès aux déductions pour aléas aux exploitant non assurés. Or passer une Dpa permettrait d’étaler sur plusieurs exercices les bons résultats inattendus de 2010 et de réduire ainsi l’assiette fiscale et sociale par rapport à laquelle sont calculés les prélèvements obligatoires.

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La sécheresse actuelle aggrave l'insécurité des revenus des
céréaliers. (© Terre-net Média)

Les céréaliers de l’Agpb sont de mauvaise humeur et le font savoir dans leur lettre d’information de ce mois de mai. La décision des assureurs de « cesser de proposer des contrats d’assurance-récolte » « revient à interdire ipso facto aux agriculteurs, s’ils n’étaient pas jusque-là assurés, d’accéder au dispositif de Dotation pour aléas ou Dpa », autrement dit d’avoir la possibilité de déduire certaines sommes des bénéfices imposables les bonnes années pour les réintégrer dans les comptes les années moins fastes).

Or à la quelques semaines de nombreuses clôtures d’exercices, cette disposition aurait l’avantage d’étaler sur plusieurs exercices des résultats comptables 2010/2011 qui s’avèrent plus qu’honorables. Et ce pour les réintroduire dans les prochaines années lorsque le chiffre d’affaires n’est pas au rendez-vous. En l’occurrence au terme du prochain exercice si la production 2011 est trop faible pour que le niveau de prix ne puisse compenser la perte de rendement.

Les propos de l’Apb se réfèrent à :

« Le Gouvernement doit se rendre à la réalité. Il doit suspendre au plus vite la subordination de l’accès à Dpa à la souscription d’une assurance-récolte », déclare l’Agpb dans sa lettre d’information de mai.

Les céréaliers n'ont jamais été favorables à ce couplage Dpa/contrat d’assurance « injustifié ». Lors des débats au Parlement sur le projet de loi de modernisation de l’agriculture, Orama, qui rassemble l’Afgpb, l’Agpm et la Fop , y était revenue dans une lettre adressée à des sénateurs.

« L'obligation qu'ont les exploitants de souscrire une assurance pour accéder à la Dpa, en l'occurrence une assurance-récolte, est malheureuse. En effet, en mettant en perspective les risques de pertes de rendement (fréquence, ampleur) qu'ils encourent et les conditions qui leur sont proposées (tarifs, franchises), la plupart des producteurs en grandes cultures ne ressentent pas la nécessité d'une telle assurance ».

« Aussi les obliger à y souscrire pour pouvoir accéder au dispositif de Dpa revient en fait à leur imposer un supplément de charges intrinsèquement inutile quand, au contraire, ils doivent toujours plus réduire leurs coûts. Au final, cela ne peut que dissuader un grand nombre d'entre eux d'entrer dans le dispositif de Dpa » et à accroître leur insécurité en matière de revenu avec une volatilité des marchés aggravée par une sécheresse inattendue.

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